Deuil d’une maman décédée : comprendre, traverser et trouver un apaisement durable

Perdre sa mère bouleverse silencieusement les repères intérieurs. Le deuil d’une maman décédée demande du temps, de la douceur et des repères concrets pour ne pas se sentir totalement démuni. Cet article propose des informations fiables et des gestes simples pour vous accompagner pas à pas.

Deuil d’une maman décédée : ce que vous vivez

Le deuil d’une maman décédée est le processus intime par lequel vous traversez la douleur, l’absence et la réorganisation de votre vie après la perte de cette figure fondatrice.

La perte d’une mère touche un lieu profondément intime : celui de l’origine, de la sécurité, des repères qui ont structuré l’enfance et parfois l’âge adulte. Ce deuil maternel peut faire remonter des souvenirs, des blessures anciennes, des regrets, mais aussi une forme de gratitude pour tout ce qui a été partagé.

Le deuil ne suit pas de “bon modèle”. Il n’y a pas de bonne façon de réagir ni de durée idéale. Il existe seulement ce que vous vivez, avec vos ressources du moment, vos limites, vos responsabilités, votre histoire avec elle.

Les premiers repères pratiques pour ne pas se sentir perdu

Dans les jours ou semaines qui suivent le décès de votre mère, vous pouvez avoir l’impression que tout se mélange : démarches, émotions, fatigue. Se repérer un peu aide à respirer.

À retenir : vous n’êtes pas obligé de tout gérer seul, ni de tout faire tout de suite. L’essentiel est de vous appuyer sur quelques repères simples.

  • Identifier une personne ressource (proche, ami, collègue) qui peut vous aider à organiser ou à relayer les informations.
  • Noter quelque part (carnet, téléphone) les démarches déjà faites et celles à venir, pour soulager la mémoire.
  • Accepter de remettre à plus tard ce qui n’est pas urgent.
  • Demander de l’aide pour les tâches concrètes : administratif, appels, déplacements.
  • Vous rappeler que vos réactions émotionnelles (tristesse, colère, sidération, vide) sont naturelles.

Gestes simples pour traverser les premiers temps

Dès maintenant, quelques gestes concrets peuvent vous soutenir dans ce deuil profond :

  • Boire et manger un peu régulièrement, même si l’appétit est faible.
  • Sortir quelques minutes à l’air libre, pour marcher doucement et laisser le corps respirer.
  • Vous accorder des moments où vous n’êtes pas “en charge” de tout : accepter une aide, éteindre le téléphone, vous isoler un peu si nécessaire.
  • Écrire ce que vous ressentez, ou quelques phrases à votre mère, sans chercher à bien faire.
  • Poser des questions aux professionnels (médecin, pompes funèbres, mairie) sans vous juger : vous n’avez pas à tout savoir.

Les émotions courantes après le décès de sa mère

Après le décès de sa mère, les émotions peuvent être intenses, contradictoires, parfois déroutantes : tristesse, colère, culpabilité, soulagement, sentiment d’injustice, peur de l’avenir, impression de ne plus être “le même”. Tout cela peut coexister.

Il est fréquent de se demander : “Est-ce normal de ressentir ça ?” La réponse est, le plus souvent : oui. Le deuil ne se “réussit” pas, il se vit, avec ce qui émerge.

Les émotions qui surprennent

Il arrive que les larmes ne viennent pas, ou très peu. À l’inverse, certaines personnes pleurent beaucoup sans comprendre pourquoi la douleur semble aussi forte. D’autres ressentent d’abord un grand calme, comme si tout flottait, avant que la tristesse ne s’installe progressivement.

Parfois, un certain sentiment de soulagement peut apparaître, notamment après une longue maladie ou une fin de vie difficile. Ce soulagement ne signifie pas un manque d’amour : il témoigne souvent du relâchement de la tension après une période éprouvante.

Réactions physiques et cognitives possibles

Le deuil n’est pas seulement émotionnel : le corps et le mental sont souvent très sollicités. Vous pouvez ressentir :

  • une fatigue importante, même en dormant ;
  • des difficultés de concentration, des “trous de mémoire” ;
  • des troubles du sommeil (réveils nocturnes, cauchemars, difficultés à s’endormir) ;
  • une sensibilité accrue au stress ou aux imprévus ;
  • une impression de “fonctionner en pilote automatique”.

Ces réactions sont fréquentes dans un processus de deuil. Si elles deviennent trop intenses ou durent longtemps, un soutien professionnel peut vraiment aider à réduire la souffrance et à retrouver des repères.

Comment avancer dans le deuil de sa maman au quotidien

“Avancer” ne veut pas dire “tourner la page”. Il s’agit plutôt d’apprendre à vivre autrement, en intégrant l’absence, tout en laissant une place à ce lien qui continue d’exister autrement.

Gestes qui aident au quotidien

Quelques gestes concrets pour apaiser un peu le deuil au jour le jour :

  • Écrire : tenir un carnet, y déposer vos pensées, vos souvenirs, vos colères, vos questions.
  • Parler : à un proche de confiance, à un professionnel, à une association d’aide au deuil.
  • Ralentir : réduire certaines obligations lorsque c’est possible, s’accorder des temps de pause.
  • Prendre soin du corps : marcher, s’étirer, dormir dès que le corps le réclame, même si ce n’est pas parfait.
  • Se fixer de petits objectifs : une chose à faire le matin, une l’après-midi, pour ne pas se sentir submergé.

Créer ou garder un lien symbolique avec sa mère

Pour beaucoup, le deuil d’une maman décédée s’accompagne d’un besoin de continuer le lien sous une autre forme. Il ne s’agit pas de rester “bloqué”, mais de reconnaître que ce lien fait partie de vous.

Quelques idées, sans aucune obligation :

  • conserver un objet qui vous relie à elle (un bijou, un livre, un vêtement, une photo) ;
  • regarder des photos quand vous en ressentez le besoin, et pas par contrainte ;
  • écrire des lettres à votre mère, pour lui dire ce que vous traversez ;
  • cuisiner une recette qu’elle aimait, partager une histoire à son sujet ;
  • marcher dans un lieu qui avait du sens pour elle ou pour vous deux.

Ce ne sont pas des démarches à “réussir”, mais des possibilités parmi d’autres. Chacun invente son propre chemin de deuil maternel.

S’entourer et demander de l’aide

Il est souvent difficile de demander de l’aide, surtout lorsque l’on a l’habitude de tenir pour tout le monde. Pourtant, se laisser soutenir est une manière de prendre soin de soi.

  • Parler à un proche qui écoute sans juger.
  • Rejoindre un groupe de parole sur le deuil si cela vous semble aidant.
  • Consulter un psychologue, un médecin, un professionnel formé à l’accompagnement du deuil.

Des dispositifs publics peuvent aussi vous orienter vers un soutien psychologique ou des ressources adaptées à votre situation. En cas de souffrance psychique persistante (anxiété, tristesse, troubles du sommeil, isolement), un médecin ou un psychologue peut vous aider à faire le point.

Repères administratifs et droits après le décès de sa mère

En parallèle du vécu émotionnel, il y a souvent de nombreuses démarches à accomplir : déclaration du décès, organisation des obsèques, aspects bancaires et administratifs, congés liés au décès. Cela peut être épuisant, surtout lorsque l’on est en deuil.

Pour vous guider, l’État met à disposition des informations officielles et mises à jour sur les démarches à effectuer après un décès, les droits des proches, les congés possibles, les aides financières. Vous pouvez notamment consulter :

Ces ressources ne répondent pas à tout, mais elles peuvent alléger un peu la charge mentale en donnant une vue d’ensemble des démarches possibles.

Les étapes du deuil de sa maman

On parle souvent des “étapes du deuil” pour décrire ce que l’on traverse. Il est important de rappeler que ces étapes ne sont pas une obligation ni une échelle à gravir dans l’ordre. Elles servent surtout de repères pour mieux comprendre ce que l’on ressent.

Étape Description
Choc et sidération Moment où tout paraît irréel, où l’on fonctionne parfois mécaniquement, comme si la réalité n’était pas encore totalement entrée.
Déni (ou mise à distance) Mécanisme de protection qui permet au psychisme d’absorber progressivement la nouvelle ; on peut avoir l’impression que rien n’a changé.
Colère et révolte Colère dirigée contre la situation, contre la maladie, contre soi, contre les autres, ou même contre la défunte. Elle peut être difficile à accepter mais elle est fréquente.
Tristesse profonde Phase où l’absence prend toute sa place, avec des pleurs, une mélancolie, une impression de vide ou de perte de sens.
Acceptation et réorganisation La douleur ne disparaît pas, mais elle devient plus douce, plus intégrée. La vie reprend une forme de continuité, avec toujours la trace du lien qui demeure.

Il est possible de passer plusieurs fois par les mêmes étapes, de revenir en arrière, d’avancer puis de reculer. Il n’y a rien d’anormal à cela.

La place des rites funéraires dans le deuil maternel

Les rites funéraires — religieux, laïcs, familiaux ou totalement personnels — offrent un cadre pour dire au revoir, exprimer ce qui est difficile à formuler et marquer symboliquement le passage. Ils peuvent être très simples ou plus élaborés : l’essentiel est qu’ils aient du sens pour vous.

Participer à la préparation de la cérémonie, choisir un texte, une musique ou un geste symbolique peut aider à se sentir un peu plus acteur de ce moment. Pour d’autres, il sera au contraire préférable de déléguer pour se préserver. Là encore, il n’y a pas de bonne façon de faire.

Quand chercher un soutien extérieur ?

Il n’est pas toujours facile de savoir à quel moment demander de l’aide. Pourtant, le deuil d’une maman décédée peut être si bouleversant qu’un accompagnement devient précieux, voire nécessaire.

Vous pouvez envisager de demander un soutien si :

  • la souffrance est très intense et ne semble pas diminuer avec le temps ;
  • vous avez des difficultés marquées à dormir, à travailler, à prendre soin de vous ;
  • vous vous isolez beaucoup, vous ne voyez presque plus personne ;
  • vous êtes envahi par des idées noires ou une culpabilité écrasante ;
  • vous avez le sentiment d’être “bloqué” et de ne plus voir d’issue.

Plusieurs types de professionnels ou de structures peuvent vous accompagner : médecin traitant, psychologue, association spécialisée dans le deuil, groupes de parole. Certaines structures proposent des suivis à coût modéré ou pris en charge partiellement.

Pour une situation personnelle, un accompagnement professionnel peut être nécessaire. Parler à un professionnel ne retire rien à votre force ; au contraire, c’est souvent une manière de prendre soin de vous dans un moment où tout vacille.

Traverser le deuil d’une maman décédée est un chemin singulier

Le deuil d’une maman décédée n’efface jamais l’importance du lien vécu. Avec le temps, la douleur peut se transformer ; elle ne disparaît pas forcément, mais elle devient parfois plus supportable, plus douce, comme un fond sur lequel peuvent réapparaître d’autres couleurs de vie.

Personne ne peut vous dire combien de temps cela prendra ni ce que vous devriez ressentir. Vous avez le droit d’avancer lentement, de revenir en arrière, de vous arrêter un moment. L’essentiel est d’essayer, autant que possible, de ne pas rester seul avec ce que vous traversez.


FAQ – Questions fréquentes sur le deuil d’une maman décédée

Combien de temps dure le deuil après le décès d’une maman ?

Il n’existe pas de durée standard. Le deuil peut s’étendre sur plusieurs mois ou plusieurs années, avec des périodes plus apaisées et d’autres plus douloureuses. Ce n’est pas la durée qui compte, mais la façon dont vous êtes soutenu pendant ce temps.

Est-il normal de ne rien ressentir juste après la mort de sa mère ?

Oui. Le choc peut anesthésier les émotions, comme une sorte de protection temporaire. Les ressentis peuvent revenir progressivement, parfois à distance des événements (après les obsèques, au retour à la vie quotidienne, lors d’une date importante…).

Comment honorer la mémoire de sa maman décédée ?

Un geste intime suffit : écrire quelques mots, faire vivre une valeur qui lui tenait à cœur, créer un rituel familial, partager une histoire sur elle avec un proche ou un enfant. Il n’y a pas de règle : c’est ce qui a du sens pour vous qui compte.

Que faire si le chagrin devient trop lourd ?

Si le chagrin prend toute la place, que vous ne parvenez plus à vous reposer, à travailler ou à vous occuper de vous, en parler à un professionnel (médecin, psychologue, association) peut vraiment aider. Vous n’êtes pas obligé de porter cette douleur seul.

Pourquoi le décès d’une mère est-il souvent un deuil particulier ?

Parce que la relation à une mère touche souvent à l’origine, à la sécurité, à l’attachement. Sa perte vient questionner des repères profonds, parfois très anciens, et peut réveiller des souvenirs de toute une vie.

Comment vivre les dates importantes après le décès de sa mère ?

Les anniversaires, fêtes, dates de décès ou de naissance peuvent raviver la douleur. Vous pouvez choisir de marquer ces moments par un geste symbolique (bougie, lettre, visite, repas particulier) ou au contraire les traverser de manière très simple. Là encore, écoutez ce qui est supportable pour vous.

Faut-il parler à ses enfants du décès de leur grand-mère ?

Oui, avec des mots simples, adaptés à leur âge. Nommer les choses les aide à comprendre ce qui se passe et à exprimer leurs émotions. Il est possible de dire qu’on est triste, sans les inquiéter, en insistant sur le fait qu’ils peuvent poser des questions quand ils le souhaitent.

Peut-on ressentir de la culpabilité après la mort de sa maman ?

Oui, la culpabilité est une émotion fréquente dans le deuil : “j’aurais dû”, “j’aurais pu”, “si seulement…”. En parler permet souvent de la remettre en perspective et de retrouver un peu de douceur envers soi-même.

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